lundi 25 février 2013

N'oublions pas la brosse à reluire !

Lorsque nous proposons nos services, nous ne sommes pas forcément les heureux élus. Certains clients se contentent de ne pas nous recontacter, d'autres envoient une message collectif et impersonnel pour prévenir que leur choix s'est porté sur un autre traducteur et, enfin,  certains ont la délicatesse de nous adresser un message personnel. Cette attitude n'est pas simplement correcte, elle nous permet souvent d'avoir une idée de la motivation du client et, parfois, nous permet de redresser le tir, si nécessaire. Cependant, je viens de lire sur un forum italien une histoire étrange. ... À méditer ?


Notre collègue se demande où va le monde, jusqu'où s'étend notre rôle de traducteur et si la flatterie est comprise dans le devis.
En effet, il reçoit un e-mail d'un client potentiel désireux de faire traduire un livre et demande un devis sans donner plus d'explications. Je cite (enfin, je traduis ;-) ) : "Tout cela sans même me dire qui il est, sans aucune coordonnée. Sans me dire même si il traite de marguerites, de cochons sauvages, de combinaisons spatiales ou d'une nouvelle version de Croc-Blanc, en un mot, rien. Il a seulement indiqué qu'il s'agissait d'un livre".
Pas évident d'établir un devis. Giuseppe se débrouille pour dégoter quelques infos sur le client (et oui, lorsqu'on est contacté par un nouveau client, on aime savoir à qui on a affaire) et lui demande de lui envoyer le document à traduire pour plus d'informations. 
En lui envoyant le document, le client lui demande de lui indiquer non seulement le tarif et le délai mais également d'évaluer le document. Notre collègue pense qu'il s'agit d'une évaluation en terme de volume, de difficulté, ... Et il renvoie son devis.
La réponse du client l'a laissé pantois. Il n'est pas sélectionné mais ce n'est ni en raison du tarif demandé ni du délai. Non, non, le client a octroyé le travail à un traducteur qui avait montré un intérêt plus important au document. 

C'est là que notre pauvre traducteur prend conscience d'une réalité qui lui avait jusque là échappé : le client est l'auteur du chef d'œuvre et il s'attend à ce qu'on s'extasie devant ladite œuvre. Aujourd'hui il s'interroge : aurait-il dû encenser le document à traduire ? Ce rôle fait-il partie de nos attributions ? Faut-il "s'agenouiller dans la neige, au clair de lune" pour répondre aux attentes de nos clients ?

La version originale se trouve ici.

Avez-vous déjà vécu une expérience similaire ? Vous a-t-on déjà  donné une excuse étonnante pour justifier le choix d'un autre traducteur ? Pensez-vous que nous devions apprendre à mieux passer la brosse à reluire ?

2 commentaires:

  1. Intéressant.
    Non, notre rôle n'est pas "d'encenser le document à traduire", mais de faire preuve de plus de - appelons cela - diplomatie, "esprit service".
    Lorsque je demande un devis à un carreleur, j'attends bien sûr inconsciemment qu'il me dise qu'il s'agit là d'une belle salle de bains dont il prendra bien soin...
    Pour les traductions de livres, brochures, etc. c'est un peu la même chose lorsque ces documents ont été rédigés par "une seule" personne qui est fière comme un pou d'avoir pondu l'ouvrage en question.
    Oui, c'est ainsi. Et je crois que beaucoup de traducteurs doivent apprendre à se montrer proches du client. Ce n'est pas toujours le cas si j'en crois ce que je lis sur la Toile.
    Giselle
    P.S. Je suis traductrice (entre autres) et j'ai longtemps formé des traducteurs.

    RépondreSupprimer
  2. Tu as tout à fait raison Giselle, les traducteurs manquent parfois de diplomatie.
    J'ajoute que cet article reflète simplement l'expérience de Giuseppe, telle qu'il l'a ressentie. J'ai trouvé intéressant de noter que, parfois, ou souvent, nous ne parlons vraiment pas la même langue que nos clients. D'où l'importance de prendre le temps de cerner précisément la demande.

    RépondreSupprimer

Donnez votre avis, ne soyez pas timides.