Comment ça, il n'est pas écrit "mauvais client" en bas de sa signature e-mail ? D'accord, ce serait sans doute plus simple. Encore faut-il s'entendre sur la notion de "mauvais client" !
Si le profil du "bon" client varie, celui du "mauvais" est également à géométrie variable. Chaque traducteur ayant des critères personnels.
Évidemment, le client non payeur est incontestablement fui par l'ensemble des traducteurs et nous disposons de plusieurs moyens de le repérer, comme pour cerner nos nouveaux clients.
Certains signes devraient néanmoins attirer notre attention, en fonction des attitudes que nous classons dans celles des "mauvais clients". Puisque celles-ci sont personnelles, je vais me contenter de vous donner un exemple et de vous demander quels sont les signes qui vous interpellent.
Un nouveau client nous contacte, par le biais d'une plateforme de traducteurs. Curieusement, dès nos premiers échanges, je le trouve antipathique. Pourquoi ? Difficile à dire. J'en parle à Olivier, je lui lis les e-mails échangés et nous décidons de néanmoins accepter le travail. Et oui, il faut bien vivre. On ne va pas refuser un contrat, même petit, parce qu'un client ne nous revient pas.
Mes soupçons se sont néanmoins révélés justes puisque, tout au long de notre relation, ce client m'a tapé sur les nerfs. Peut-être ma méfiance a-t-elle influé sur nos échanges, c'est possible. Cependant, j'ai pris la ferme décision de ne jamais plus travailler avec lui. Et pourtant, le travail a été effectué avec le soin habituel, sa qualité n'a pas été remise en question et nous avons été payés. Alors quoi ? Où est le souci ?
J'ai la chance d'être mon propre patron, cela induit des avantages et des inconvénients. En tout cas, je n'ai pas quelqu'un penché sur mon épaule tout au long de la journée et je tiens à ma tranquillité.
Or, ce client (un collègue) m'a mis les nerfs en pelote pendant plus d'une semaine, pour deux malheureuses pages. J'estime que le jeu ne vaut pas la chandelle.
- Il a commencé par chicaner sur le prix, cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille.
Lors de la proposition de service, je lui indique que, dans le cas de traitement de documents .pdf ou de mise en page complexe, un supplément de 10% sera appliqué. Il accepte ma proposition mais, bien qu'il me fournisse des .pdf avec une mise en page complexe, il insiste pour ne pas payer le supplément de 10%.
- Il négocie comme un marchand de tapis (pardon, chers marchands, vous le faites sans doute avec plus de talent !).
Il refuse donc le supplément et s'engage à traiter le document lui-même, demandant une mise en page minimaliste, si j'accepte de scanner ses .pdf gratuitement.
- Il est pressé. Et me met la pression.
Le travail doit être fait le jour même. Il m'envoie plusieurs e-mails pour savoir où j'en suis, si j'avance bien et si "nous sommes dans les temps". Or je suis toujours (ou presque) dans les temps. Comme répondre à ses e-mails me déconcentre et me fait perdre ce temps qu'il juge si précieux, je finis par lui répondre que tout va bien et que j'apprécierais qu'il me laisse travailler en paix, le tout avec la courtoisie due à son statut de client. Comme je ne réponds ni au courriel suivant, ni sur Skype, il me téléphone ! Tout ça pour s'entendre dire que j'avance bien (mais que j'avancerais mieux sans ses interruptions incessantes). À se demander à quoi il passe ses journées. N'a-t-il vraiment rien de mieux à faire que me surveiller ?
- Une fois livré (dans les temps !) il se plaint de la mise en page.
Je savais qu'il allait chicaner sur la mise en page minimaliste, mais pourtant propre. Je lui rappelle donc que notre accord stipulait qu'il s'occuperait de mettre le document en forme.
- Il me demande du lui envoyer directement la facture... signée.
Méfiante, je pense que dans certains pays une facture signée est réputée payée, je refuse mais m'engage à la lui envoyer dès que son paiement me sera parvenu.
- Toujours pressé, il me propose un paiement par Paypal, plus rapide.
Évidemment, les frais de Paypal sont à notre charge, pas à la sienne. J'accepte cependant, pour en avoir plus vite fini avec lui, imprime la facture, la signe, la scanne, et je vérifie le paiement qu'il dit avoir effectué sur Paypal...
- Le paiement est différé de 7 jours !
De plus en plus méfiante, et bien que la somme engagée soit ridicule, je refuse de lui envoyer la facture signée. Il se met alors à m'injurier, m'accusant de revenir sur la parole que je lui avais donnée. Je suis donc une personne indigne de confiance et bêtement méfiante.
Loin de m'influencer dans le sens qu'il espère, son attitude met un point final à ma courtoisie. Puisque j'ai décidé que nous ne travaillerions plus ensemble, pourquoi me donner encore plus mal à l'estomac ? Je lui annonce donc que je trouve son attitude pour le moins louche et qu'il est hors de question qu'il reçoive la facture signée avant que l'argent envoyé ne figure sur mon compte. Je lui propose d'annuler l'ordre et de le refaire en paiement instantané mais il refuse.
Conclusion, j'ai passé une semaine à me demander s'il allait ou non annuler l'ordre de paiement et, une fois les sept jours écoulés, j'ai reçu les quelques euros dus et lui ai fait parvenir ma facture signée, en lui signifiant que je respectais pleinement nos engagements et en ajoutant que, puisque je trouvais son attitude pour le moins suspecte, je le signalerai au BB de ProZ en même temps que mon intention de ne plus travailler avec lui.
Des indices, il y en avait dès notre premier échange, mais le principal est indiscutablement la négociation du prix, pour des sommes ridicules. Lorsqu'il a échangé le supplément de 10% contre une mise en page minimaliste, tout en insistant sur la brièveté du délai, j'aurais dû simplement renoncer.
Leçon apprise : quand un client se montre casse-pied avant même le début du travail, il se révèle insupportable par la suite !
Et vous, quels critères définissent votre casse-pied ? Quels sont les indices qui vous font prendre vos jambes à votre cou ?
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